Hola hola hola ! Aujourd’hui on parle d’un sujet qui revient souvent dans les questions que je reçois sur Instagram: “c’est quoi ton parcours scolaire et professionnel” (j’écris cette phrase en ayant la petite voix niaise qu’on a quand on répète ce que quelqu’un nous a dit, je suis sûre que vous aussi haha). Alors non je ne vais pas vous faire un copier coller de mon LinkedIn, ça ne serait pas vraiment sympa (ni hyper fun à lire bien que mon profil LinkedIn soit super cool) mais l’idée plutôt de vous montrer que 1/ j’ai eu des boulots moins cools avant d’en avoir des plus cools 2/ si vous croyez en vous tout est possible 3/que même en ne sachant pas ce que je voulais faire de ma vie quand j’étais à l’école je ne m’en sors pas si mal quelques années plus tard (on me rappelle discrètement qu’on est plus sur une décennie plus tard que quelques années but.. who’s counting?)
N’oubliez pas qu’on se retrouve tous les jours sur Instagram pour un peu plus de vie à Toronto ! @fringinto
Contexte
Jusqu’à ce que je perde le fil de l’histoire avec les maths et les sciences je n’avais aucun problème avec l’école. J’ai ensuite eu un passage où j’y allais plus pour retrouver mes copines que pour apprendre des trucs puis de nouveau j’ai bien aimé l’école. Avec du recul je pense que je ne comprenais pas l’intérêt parce que je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie et que les copines qui en terminale passaient leurs récrés à remplir des dossiers de candidature pour les écoles me semblaient des extra terrestres venus d’une planète totalement inconnue qui semblait avoir le pouvoir de prédire l’avenir, enfin du moins d’y voir plus clair que moi. Si un jour on m’avait dit que je parlerai de ça sur le blog, j’ai l’impression que j’étais une des seules à ne pas avoir de plans précis pour l’avenir.
Mes études
- Bac Littéraire option maths (ouais ça compte, je vous vois venir les S et ES: la spé maths en L CA COMPTE !!) et option européenne espagnol (Si si amigos j’étais bilingue espagnol avant de parler anglais) – je n’avais pas compris le principe qu’après le bac je devais continuer l’école donc je n’avais rien prévu, j’étais désintéressée par le lycée, quand j’ai eu mon bac au rattrapage il a fallu improviser.
- Langues Etrangères Appliquées (LEA), Anglais/Espagnol: alors notons tout d’abord que je parlais un anglais très éloigné de celui d’aujourd’hui qui se composait d’à peu près 8 mots de vocabulaire, un seul temps: le présent et une liste de verbes irréguliers que je connaissais par coeur du collège mais que je ne savais pas vraiment utiliser dans une phrase. La relation entre la fac et moi même n’a pas été concluante, nous avons préféré nous séparer après la première année mais j’ai quand même appris quelques trucs (et c’est là que ma mère qui m’a poussé à aller à la fac pour ne pas sortir du système scolaire s’applaudit):
- J’ai appris que j’étais bien trop peu mature pour la liberté qu’offrait la fac et que la théorie ça m’épuisait un chouïa.
- J’ai profité d’un séjour de quelques jours à Londres organisé par la fac (deuxième série d’applaudissements pour ma mère qui m’a forcé à y participer) pour me rendre compte que sans anglais c’était quand même chiant de communiquer en Angleterre et que j’avais quand même bien envie de voyager. Alors j’ai décidé que peut être l’anglais c’était pas si nul.
- J’ai profité de cette année pour me renseigner et assister à des conférences pour savoir ce que je voulais faire de la suite de ma vie !
- BTS Commerce International: pour les plus jeunes j’ai été la première promo avec le référendum européen (diplômée en 2009). Ce qui m’a séduit dans ce BTS c’était les 2 mois de stage à l’étranger, j’avais envie de voir du pays. Bon c’était pas vraiment mon premier choix je voulais faire un DUT Tech de Co parce qu’à l’époque c’était cool et tendance et que tout le monde voulait faire ça. Finalement j’ai seulement été acceptée en BTS CI et vous savez quoi ? C’était bien mieux !!
- 2 mois de stage en Angleterre, j’ai décidé de repartir un an à l’étranger plus tard pour apprendre l’anglais (et voilà les prémices de mon histoire avec le Canada)
- Moins de théorie, plus de pratique. Un petit groupe vs des amphi pleins. En cadeau des rencontres qui font toujours partie de ma vie aujourd’hui et qui sont même à l’origine du nom du blog.
- DEESMA en école privé en alternance: je ne recommande pas du touuuuuuut ce diplôme (d’ailleurs pour montrer mon mécontentement je ne l’ai pas eu…). Les écoles privées acceptent des étudiants de diplômes différents et vous vous retrouvez à revoir les bases que vous avez déjà vu en BTS. Je me suis fait chier comme un rat mort, il n’a pas d’autres mots. Seul avantage: j’étais en alternance et j’ai pu vendre cette expérience lors de mes entretiens par la suite.
Nous sommes en juin 2010, la vie d’adulte commence pour de vrai (enfin j’étais déjà en appart en couple depuis plusieurs mois du coup je pense que ma vie d’adulte a vraiment commencé là parce que je payais des factures mais bon .. on est pas là pour débattre de quand et comment commence la vie d’adulte !)
Mes expériences professionnelles pré Canada
Je vous laisse aller remplir votre verre d’eau ou reprendre du café, faire une pause pipi et changer la musique parce que les gars c’est là que commence la vraie histoire. Les vrais apprentissages et les vrais conseils.
4 années de vente terrain:
- Premier job commerciale terrain pour avoir de l’expérience et rejoindre l’entreprise qui me plaisait vraiment: je vendais de la papeterie 3 fois plus chère que la concurrence sans avantage concurrentiel (spoiler alert: un Bic reste un Bic, difficile de défendre la différence de prix vois tu). J’avais 22 ans et j’étais contente parce que ma voiture de fonction c’était une Fiat 500.
- Deuxième job VRP Exclusif: une de mes meilleures expériences professionnelles, le job après lequel j’ai couru un an et que j’ai eu pendant 3 ans: j’étais commerciale terrain chez WÜRTH. J’en parle encore de temps en temps sur Instagram quand je me rappelle les bons vieux jours. Je recommande à toutes les personnes dans le domaine du marketing/vente de passer par la case terrain. C’est formateur à tous les niveaux:
- Confiance en soi face à des inconnus
- Démarchage (si vous souhaitez avoir votre société par la suite ça ne sera jamais perdu)
- Savoir convaincre les gens
- Apprendre à gérer toutes les situations: de la prospection à aller réclamer des chèques quand vos clients ne payent pas
- Et je vais m’arrêter là mais toujours happy d’en parler si vous souhaitez !
Entre mes 16 ans et mes 26 (l’année où je suis partie au Canada) j’ai aussi été: emballeuse de pêches (6 étés, big up les Drômardéchois qui ont fait pareil !), mise en rayon chez Netto (rayon sirops yep!), emballage de visserie en intérim, étiqueteuse de vêtements en intérim dans un entrepôt froid. Enfin quelques occupations où j’ai finalement passé de super moments parce que j’avais toujours des équipes funs et je savais que ce n’était qu’une étape.
Mes expériences professionnelles au Canada – PVT #1
Et nous voilà à l’étape qui intéresse beaucoup d’entre vous: mes premiers jobs à Toronto. J’ai commencé à chercher une semaine après mon arrivée, je n’avais pas d’exigence particulière mais j’avais en tête une boutique de fringues alors j’ai fait tous les magasins de Yorkdale avec mon CV à la main et surtout mon plus beau sourire (pour compenser le fait que je ne comprenais que 50% de ce que les gens me disaient). Je vous note les noms des entreprises pour que vous ayez une meilleure idée, ce n’est pas un secret tout est public sur mon LinkedIn 😉
- Massimo Dutti – candidature spontanée en magasin – 3 mois: une très jolie boutique dans Yorkdale, une équipe de dingue, des gens qui m’ont pris sous leurs ailes comme la petite Frenchie qui débarque et qui ne comprend rien. Tout le monde a été patient avec moi, a pris le temps d’écrire sur des post it des mots pour que je m’en souvienne. J’ai trouvé le job 2 semaines après être arrivée et j’ai commencé une semaine après.
- CDW Canada – LinkedIn – 7 mois: j’étais gestionnaire de compte (account manager) comme pas mal de francophones nous étions principalement en charge des clients sur le Québec alors même si notre anglais était loin d’être parfait ils étaient plus intéressés par notre français. J’ai pas mal progressé en anglais puisque toute la formation produits et les échanges dans l’entreprise se faisaient en anglais. Mais j’ai démissionné à la fin de mon PVT pour rentrer en France.
Je vous avais parlé de mon retour en France ici mais en accéléré je n’avais pas droit au chômage, aucune rentrée d’argent et un peu de difficulté à trouver un job en plein été donc je suis alléeeeee suspense … emballer des pains au lait chez Pasquier, et ouais 1 mois et demi sans frange parce que je devais porter une petite toque en papier ! Puis j’ai été assistante export (avec d’autres PVTistes qui rentraient de pays anglophones, bonne ambiance ! ). Puis j’ai décroché un job de chargée de communication. Une expérience mitigée de quelques mois avant de repartir au Canada puisqu’entre toutes ces péripéties j’ai eu mon PVT number twooooo !
Mes expériences professionnelles au Canada – PVT #2
Well well well, I’m back!! Ca fera 3 ans le 23 février et c’est assez dingue quand j’y repense. Et comme j’aime bien écrire je vous en avais parlé dans cet article aussi. Au total j’ai passé 20 mois en France entre mes 2 PVT.
- Knewsales group – LinkedIn – 6 mois : une semaine après être revenue à Toronto j’ai trouvé ce job, j’ai commencé un mois après. J’ai passé 6 mois en étant la seule francophone et c’était plutôt cool pour apprendre même si j’avais une peur bleue de décrocher le téléphone en anglais. J’étais chargée de décrocher des rendez vous téléphoniques pour une entreprise qui lançait son service de Cloud pour les entreprises, mon secteur: Québec. Ambiance startup, table de ping pong, Playstation, grande télé dans le bureau, flipper et serpents. C’était assez sympa. Le projet n’a pas été reconduit et j’ai été licencié. Licenciement number 1 in Canada, panique de l’extrême mais je vous en reparlerai sûrement dans un post plus détaillé: comment survivre à un licenciement au Canada si ça vous dit (dites moi ça dans les commentaires).
- B2B bank – Indeed – 3 semaines: action réaction, j’ai été licenciée j’ai cherché direct le premier job que je pourrais avoir pour payer mes factures ! Le gros avantage quand on parle français c’est qu’il est plutôt simple de trouver un job en call center. 3 semaines à être formée sur les produits bancaires pour être au call centre, c’était cool j’ai appris plein de choses. Mais une meilleure opportunité s’est présentée alors j’ai dit au revoir à ma carrière dans la finance.
- Yellow Pages Dine – Indeed – 2 mois et demi: c’était aussi un poste en relation clientèle mais nous travaillions sur les systèmes de réservations des restaurants, sur les sites web donc ça me parlait un peu plus. Toujours pas ce que je voulais faire mais plus de flexibilité qu’en banque et à seulement 400m de chez moi. A ce moment là je vais pas vous mentir j’étais presque à la fin de la première année de mon second PVT je me demandais ce que j’allais faire, je savais que j’allais devoir commencer ma demande de résidence permanente si je souhaitais rester et je me disais que j’allais devoir rester dans ce job encore un peu pour faire ma demande tranquille. J’étais pas hyper excitée par l’idée.
- Maple Leaf Sports & Entertainment – par le réseau – 1 an et demi: Et puis cette opportunité là c’est présenté. L’expérience professionnelle que vous avez le plus vécu avec moi, mon expérience la plus longue au Canada et surtout une de mes plus belles expériences professionnelles (avec WÜRTH). J’ai trouvé ce job par mon réseau, enfin plutôt on m’a trouvé. C’est encore assez frais puisque j’ai été licenciée fin juin 2019 (j’en parlais aussi ici si ça vous intéresse). J’y suis rentrée en tant que digital marketing specialist, avec principale mission les réseaux sociaux, j’ai ensuite été content marketing coordinator, avec pour mission la gestion des photoshoots pour créer le contenu. Etre immergée dans un milieu à 95% canadien, dans la culture du sport nord américain, en étant presque la seule francophone ça été sans aucun doute la meilleure expérience pour améliorer mon anglais mais aussi comprendre les codes au travail et même sociaux de manière générale de Toronto.
La vie de freelance
Je suis en freelance depuis juillet 2016 je crois, c’est un sujet que je développerai plus dans un prochain post (qu’on me demande depuis des mois, promis je m’en occupe ! ). C’est une activité que j’ai développé à côté grâce au blog qui m’a apporté une expertise en digital, qui me permet de pouvoir écrire pour des entreprises, d’animer des workshops. Et d’autres choses vraiment cool !
Les leçons que j’en tire:
- Rien n’est jamais pour toujours
- Un job sous qualifié par rapport à vos compétences ne vous définit pas
- Avec du recul qu’est ce que représentera ce job dans l’histoire de votre vie ? Soyez patients
- Si vous n’arrivez pas à décrocher un job par manque d’expérience créez vous même votre expérience (le blog m’a ouvert toutes les portes que j’ai pu avoir en marketing)
- Même si on ne sait pas où va ce n’est pas grave du moment où on se bouge pour apprendre, comprendre, chercher et trouver un semblant de direction
- Si j’avais pas testé toutes ces différentes expériences je n’en serai sûrement pas là. J’ai appris à chaque fois quelque chose, par rapport à l’usine j’ai observé comment manager des équipes en usine
- Je suis contente d’avoir eu des jobs sans responsabilités en arrivant au Canada pour avoir le temps de découvrir la culture au travail
- Ne laissez personne vous prendre de haut parce qu’ils ont fait de plus longues études que vous, j’ai souvent ressenti le besoin de me justifier quand je disais que je n’avais fait “qu”un BTS” mais on ne devrait pas. Les années que certains ont passé à l’école moi je les ai passé à travailler et à apprendre des choses qu’on n’apprend pas à l’école. Chacun son rythme et sa voie !
- Encore une fois: ne laissez pas les peurs des autres devenir les vôtres !
- Croyez en vous !
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Super article!!!!!! Et très intéressée par l’article de survie aux licenciements canadiens